Le visible et le révélé

 
Le visible et le révélé

La description

La Révélation du Christ se donne comme un événement qui, dans l'histoire et dans le présent, apparaît, apparaît de plein droit et même comme un phénomène par excellence. Au point qu'à la lumière de cette visibilité, non seulement «Dieu [lui-même] s'est révélé» (Rm 1, 19), mais aussi toute chose devient visible, comme jamais autrement. La Révélation révèle tout phénomène à lui-même, selon ce principe, souvent répété, qu'«il n'y a rien de caché qui ne doive devenir manifeste» (Lc 8, 17). Cet énoncé de la Révélation résonne comme s'il suggérait une phénoménologie du révélé. La différence des deux graphies (majuscule et minuscule) marque ici exactement la difficulté: lorsque «la lumière apparaît dans la ténèbre» (Jn 1, 5), de quelle lumière s'agit-il? Faudrait-il n'en admettre qu'une seule, qui rendrait toutes choses visibles, aussi différentes qu'elles apparaissent?

En retour, la phénoménologie doit, pour devenir ce qu'elle prétend être, élargir aussi loin que possible la mise en scène de tout ce qui peut apparaître, donc surtout de ce qui, de prime abord, et le plus souvent, n'y apparaît pas encore. Mais spontanément et suivant sa ligne de plus grande pente, elle ne cesse de se replier sur ce qui lui apparaît le plus aisément et le plus rapidement - les objets que l'on peut constituer et, dans le meilleur des cas, les étants qui sont. Pourtant, les phénomènes ne manquent pas qui, ni objet ni étant, ne cessent de revendiquer leur manifestation et, sans autorisation de la philosophie, réussissent à l'accomplir. Au nombre de ces phénomènes, que nous appelons saturés, ne devrait-on pas aussi compter les phénomènes de révélation, qui seuls correspondent formellement à ce que prétend accomplir la Révélation?

trusted shops badge

Détails du produit

Modes de paiement

Expédition

L'édition livrée peut éventuellement différer de celle commandée.